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Jean-Luc Godard

La couverture de ÉCLIPSES N°75 consacré à Jean-Luc Godard
À l'occasion de la sortie du n°75 de la revue Éclipses consacré à Jean-Luc Godard, auquel plusieurs de nos rédacteurs ont contribué (l'ouvrage est dirigé par Saad Chakali et Alexia Roux, avec les contributions de Guillaume Richard et David Fonseca), nous compilons l'ensemble de nos textes consacrés au cinéaste. Ceux-ci analysent aussi bien l'esthétique, l'éthique et la politique du cinéma de Jean-Luc Godard, allant des premiers films de la Nouvelle Vague jusqu'à ses derniers films-essais en date, en passant par son travail avec Anne-Marie Miéville.
 
Le texte synthétique « Jean-Luc Godard : Révolution dans la révolution » résume, au moment de la disparition du cinéaste en 2022, l'importance et la grandeur d'une œuvre qu'il ne faut certes plus présenter mais dont il ne faudra jamais cesser d'actualiser et déployer la force : « Une révolution dans la révolution, révolution (du cinéma par Godard) dans la révolution (du monde par le cinéma). Jean-Luc Godard n’est pas le nom propre d’un auteur de films, c’est le nom commun d’une pensée partagée. Une pensée de cinéma partagée par le cinéma, une pensée partagée, en partage et dont le partage est celui d’une non réconciliation essentielle – la révolution qui reste encore à venir. On n’a jamais été aussi seul, jamais aussi solitaire et peuplé. Mais – la phrase d’Elias Canetti est l’une des dernières que Godard aura ruminée dans sa longue vieillesse, son enfance qu’il aura faite – on n’est jamais assez triste pour faire que le monde soit meilleur. »

Anna Karina et son courtisan dans Vivre sa vie de Jean-Luc Godard
Rayon vert

« Vivre sa vie » de Jean-Luc Godard : Des touches sur la bouche

14 décembre 2024
Dans le générique de Vivre sa vie, le visage de Nana/Anna Karina, point nodal des douze tableaux et l’heure et demie du long-métrage, nous chuchote de prêter attention aux jeux de langage à venir : des circulations entre image et lettre, parole et silence, voix intérieure et extérieure. En d’autres mots : que peut la bouche des actrices et acteurs de cinéma ?
Un enfant couché dans son lit dans France tour détour deux enfants
Rayon vert

« France tour détour deux enfants » de Jean-Luc Godard et Anne-Marie Miéville : Les enfants jouent à la télévision

26 septembre 2024
Un jour, quelqu'un de la télé a dit : on aimerait bien célébrer le centenaire du Tour de la France par deux enfants (1877) d'Augustine Fouillée alias G. Bruno, classique de la pédagogie à l'époque de la toute jeune Troisième République. Une nouvelle composition à rendre après Six fois deux / Sur et sous la communication (1976). Un nouveau devoir à faire « à la rude école de la télévision ». Jean-Luc Godard et Anne-Marie Miéville y ont répondu, tout simplement, par « un mouvement de 260 millions de centimes vers une petite fille et un petit garçon ». Être à l'écoute du discours de l'autre et son enseigne quand il est un enfant, deux enfants qui pensent, c'est montrer, après les grandes catégories politiques à l'époque du groupe Dziga-Vertov, qu'il n'y a pas de politique vraie sans qu'elle n'ait pour autre versant celui de la « micropolitique ».
Godard, le livre d'image
La Chambre Verte

Godard, l’enfant qui n’en revient pas

17 septembre 2023
Il y a des hommages qui sont des assassinats. Que tout hommage, comme toute lecture, soit trahison, nous pouvons l’entendre. Mais quand la servitude volontaire guide la trahison, ne s’exprime plus que l’oubli actif du trahi : une liquidation totale. La plupart des capsules vidéo publiées sur Microciné à l’été 2023, en un cycle Godard posthume, nous présentent les manières par lesquelles s’opère cette liquidation totale : lecture d’une fiche Wikipédia, répétition d’un savoir d’archiviste, exhibition autosuffisante de sa propre ignorance, énumération de clichés sur Monsieur Jean-Luc en lieu et place d’une poursuite d’idées passant par le nom Godard. De quoi ne pas en revenir, de tristesse et de colère, à trouver une telle unité de ton, front commun de la liquidation, sur une chaîne Youtube qui, la chose n’est pas commune, est d’ordinaire riche du métissage de ses propositions. Mais c’était sans compter sur la proposition vidéo d'Alexia Roux et Saad Chakali, qui d’un même geste défendent la pensée qui, en ce temps-là, était arrivée sous le nom de Godard autant qu’ils laissent espérer d’autres printemps de la vie dont on ne revient pas.
Jean-Luc Godard avec une rose en bouche dans Histoire(s) du cinéma
Esthétique

Jean-Luc Godard : Révolution dans la révolution

27 septembre 2022
On n’a jamais été aussi seul, jamais aussi solitaire et peuplé – du cinéma de Jean-Luc Godard. Le cinéma aura été pour lui une passion aussi bien insurrectionnelle que résurrectionnelle : une révolution. « Il doit y avoir une révolution » est l’un des derniers envois, l’une des dernières adresses du Livre d’image (2018). Une révolution dans la révolution, révolution (du cinéma par Jean-Luc Godard) dans la révolution (du monde par le cinéma). Jean-Luc Godard n’est pas le nom propre d’un auteur de films, c’est le nom commun d’une pensée partagée. Une pensée de cinéma partagée par le cinéma, une pensée partagée, en partage et dont le partage est celui d’une non réconciliation essentielle – la révolution qui reste encore à venir. On n’a jamais été aussi seul, jamais aussi solitaire et peuplé. Mais – la phrase d’Elias Canetti est l’une des dernières que Jean-Luc Godard aura ruminée dans sa longue vieillesse, son enfance qu’il aura faite – on n’est jamais assez triste pour faire que le monde soit meilleur.
Une femme est une femme (Karina-Brialy)
Esthétique

« Une femme est une femme » de Jean-Luc Godard : Scène de ménage entre son et image

26 août 2016
Analyse d'une scène de ménage faite leçon de cinéma par Jean-Luc Godard dans « Une femme est une femme », l’un des films emblématiques de la Nouvelle Vague : 4 minutes 30 de variations entre ce qui est dit, entendu et montré pour autant de décalages pédagogiques et comiques.
Pierrot le fou (Godard)
Esthétique

« Pierrot le fou » : Métaphore et littéralité dans le cinéma de Godard

3 mai 2016
Comment Jean-Luc Godard traite-t-il les métaphores venant de la littérature afin d’en tirer « juste une image » ? Sous la thématique « Littérature et cinéma », analyse de la métaphore et de la littéralité dans « Pierrot le fou », œuvre maîtresse parue en 1965.