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Marius Jouanny

Journaliste pigiste, Marius Jouanny est rédacteur pour Casemate, Neuvième Art 2.0., Le Déssableur, Le Rayon Vert et Les Cahiers de la BD. Après un master de bande dessinée, il se spécialise dans la réalisation de romans-photos. Depuis Angoulême, il publie des reportages pour L’Humanité, Reporterre, CQFD et La Charente libre.
JR photographie un prisonnier dans Tehachapi
Critique

« Tehachapi » de JR : Misère de l’humanisme carcéral

25 août 2024
Une prison de haute sécurité californienne, un suprémaciste blanc repenti et une photo de famille géante collée sur le sol du terrain de basket : JR, dans Tehachapi, a soigneusement choisi les ingrédients de son nouveau documentaire bigger than life. Mais tel l’éléphant qui accouche d’une souris, l’artiste sert finalement une soupe libérale, à l’avant-poste du maintien d’un insoutenable consensus carcéral.
Mila dans la mer dans Creatura
Rayon vert

« Creatura » de Elena Martín : Y a-t-il un trauma dans l’avion ?

28 juillet 2024
Dans le sillage du mouvement #MeToo, que faire de l’expérience ordinaire de la sexualité, jonchée de heurts et de frustrations, mais sans grand traumatisme duquel tout le récit procède ? S’il est intéressant pour le cinéma d’aller ausculter les violences sexuelles en s’éloignant des cas de figure les plus explicites et révoltants, c’est qu’il existe tout un territoire à défricher entre la célébration du désir et la mise en lumière de son caractère funeste.
Critique

« Le syndrome des amours passées » de Ann Sirot et Raphaël Balboni : Consommons-nous les uns les autres

11 août 2023
Pour leur deuxième film après Une vie démente (2020), Ann Sirot et Raphaël Balboni s’intéressent à une nouvelle pathologie, cette fois-ci fictive. Celle dont est atteint le couple du film les rend stérile, à moins qu’ils ne retournent coucher avec chacun de leurs ex. Ce Syndrome des amours passées liquide tout romantisme, mais surtout il l’évacue dans un flot d’images hachées au jump cut – soit le mariage heureux du cinéma d’auteur et de l’esthétique Konbini.
Léonie et Eugénie mangent des huitres dans Un été comme ça
Rayon vert

« Un été comme ça » de Denis Côté : Anti-thérapie

26 juillet 2022
Au sein d’un paysage cinématographique constellé de films de deuil et de réparation, Un été comme ça de Denis Côté abandonne toute volonté de jouer les thérapeutes. Le récit se donne pleinement les moyens d’explorer le territoire des pulsions sexuelles pour mieux les comprendre.
Les ouvriers en révolte dans Chers Camarades !
Critique

« Chers Camarades ! » d'Andreï Kontchalovski : Il faut sauver le cinéma soviétique

30 août 2021
Pour son vingt-troisième long-métrage, Andreï Kontchalovski se retourne vers l’époque de sa jeunesse, l’URSS des années 60, en réalisant un projet qu’il cogite depuis 25 ans. Relatant le massacre des ouvriers de Novotcherkassk perpétré en juin 1962 par le KGB et passé sous silence pendant 30 ans, Chers Camarades ! n’est pas seulement un récit dénonciateur des crimes du régime soviétique. Kontchalovski en profite pour rallumer la flamme du cinéma soviétique à son meilleur.
Le pneu tueur dans Rubber
Esthétique

Quentin Dupieux, l'éternel amateur

9 décembre 2020
La filmographie de Quentin Dupieux existe d'abord par son refus du geste rationnel, d'une vision froide et techniciste du cinéma. Le cinéaste ne cherche pas à s'insurger contre la raison à la manière des surréalistes et Luis Buñuel dont il s'inspire. La critique du cinéma comme profession et la désacralisation du dispositif qu'elle impose se retrouvent néanmoins dans tous ses films comme dans ses propos, exprimant une méfiance envers une vision élitiste et perfectionniste de l’art qui exclut a priori ses revendications de cinéaste et d’artiste musical non-professionnel.
Robert De Niro et Ray Liotta dans Les Affranchis
Esthétique

« Gloire et décadence du rythme » : Autour des films mafieux de Martin Scorsese

14 mai 2020
Les films de mafieux de Martin Scorsese sont souvent célébrés pour la virtuosité de leur réalisation. Mais au-delà de l’exercice de style frénétique, que renferme ce rythme que le cinéaste a pensé comme « une agression à l'endroit du public » ?