Avec « De chaque instant », Nicolas Philibert compare la formation des infirmiers à une pratique du théâtre divisée en trois temps : la répétition, la représentation et le débriefing. Avec quel message politique et sociétal ?
Avec « Beautiful Boy », réalisé aux États-Unis en anglais et avec des acteurs américains, Felix Van Groeningen porte les clichés d'un certain cinéma d'auteur sur la scène d'un cinéma mondial : histoire d'une récupération industrielle annoncée depuis "The Broken Circle Breakdown".
Avec « Climax », Gaspar Noé exécute le programme d'une danse macabre : dépasser les limites du corps et de l'esprit jusqu'à la folie collective d'où peut s'entrevoir la beauté de l'enfer.
Avec « L’Heure de la sortie », Sébastien Marnier signe un second film impressionnant. En s’intéressant à l’économie des affects qu’il faut mettre en place pour se préparer aux catastrophes qui nous guettent, le cinéaste propose une puissante réflexion sur la désaffection.
Claude Schmitz nous explique les secrets de fabrication de son irrésistible « Braquer Poitiers » : le travail avec les acteurs, la porosité entre la fiction et le réel ou encore le rôle décisif du montage.
La cinéphilie, chez Honoré, ne s'assimile-t-elle pas à une forme d'imaginaire policier ? Petite étude des références présentes dans « Plaire, aimer et courir vite » et de la scène de rencontre, qui traduisent peut-être d'abord une recherche de légitimation par le bon goût et une certaine tendance à exclure ceux qui ne le partageraient pas.
Miroirs, spectateurs et mondes parallèles : le film de Franck Ribière questionne le statut actuel de la salle de cinéma et le rapport qu'entretient le spectateur au spectacle. Cette tentative de sociologie du cinéma s'intéresse d'abord à la dynamique d'une séance.
Avec Mektoub My Love, Abdellatif Kechiche offre à ses détracteurs tout ce qu'ils attendent de lui, précisément pour mieux déjouer leurs attentes : voyeurisme, lubricité, chosification des jeunes femmes ne sont que des détonateurs préludant les événements complexes vécus par les personnages.
La figure de la surimpression dans The Third Murder peut être vue dans la manière dont Kore-eda semble vouloir renouveler son cinéma. En transparence, sous le film de genre, se retrouvent à nouveau frais les obsessions du réalisateur : des personnages rongés par la famille et les liens du sang.
Objet hybride, condensant une période diégétique assez longue dans le cadre très restreint, voire formaté, d’une comédie rythmée et réduite à son heure et demi syndicale, Lady Bird trouble l'identification du spectateur aux personnages tout en la stimulant.
Vincent Rottiers est le genre d'acteur qu'on associe souvent à des rôles précis. Quel rapport entretient-il avec cette image ? Tisse-t-il des liens entre ses différents personnages ?
Les scènes d’humiliation physique présentes dans « Chien » auraient pu n'être que l'expression d'une violence aussi bête que gratuite. Mais l'art de Benchetrit les fait basculer dans la fable cruelle : critique d'un film punk suivie d'une interview avec Vincent Macaigne.
Réflexions critiques autour de « Call Me by Your Name » de Luca Guadagnino. Comment porter un regard critique objectif sur un film directement lié à l’attachement qui se crée (ou pas) pour les acteurs/personnages ?
Hanté depuis toujours par la mort d’une sœur qu’il n’a pas connue et dont on lui a longtemps caché l’existence et les circonstances de la mort, Eric Caravaca essaye de révéler le secret de famille qui a marqué sa propre histoire. Quelle pourrait être la place du spectateur dans cette enquête familiale ?
Dans La Villa, Robert Guédiguian met l'engagement politique à l'épreuve de la réalité, en mêlant théâtralité et sobriété visuelle : « Je vais au cinéma pour qu'on me propose des frictions d’émotions, des petites résistances au monde tel qu’il est, fussent-elles microscopiques. »
Avec « En attendant les hirondelles », premier long métrage divisé en trois parties, l'algérien Karim Moussaoui tente d'établir un portrait collectif d'une âme nationale autant qu'un état des lieux instantané de la société algérienne.
Interview avec Laurent Cantet autour des enjeux de « L’Atelier » : Comment filmer des dialogues ? Quelle distance mettre entre la caméra et ceux qui participent au dialogue ? Quelle distance mettre entre les uns et les autres ? Quel silence mettre en évidence ?
Rencontre avec Kaouther Ben Hania, réalisatrice du « Challat de Tunis », « Zaineb n'aime pas la neige » et « La Belle et la Meute ». À cette occasion, elle nous parle de son travail sur l’hétérogénéité de la représentation et la construction des discours sociétaux.
Interview avec Léonor Serraille, réalisatrice de Jeune femme, caméra d'or au Festival de Cannes 2017, qui revient sur ses choix de mise en scène et sur la marginalité du personnage principal : « Je voulais trouver une femme qui ne soit pas étiquetable, qui ne rentre dans aucune case. »
La figure de l’homme alité et amoindri, à nouveau présente dans « Les Proies », traverse la filmographie de Sofia Coppola : qu’il s’agisse du Bill Murray presque végétatif de « Lost in Translation » ou encore du Jason Schwartzman sexuellement inoffensif de « Marie-Antoinette ». Analyse d'un motif récurrent.
Alors que le premier Terminator érigeait le personnage d'androïde incarné par Arnold Schwarzenegger en croquemitaine du cinéma de genre, sa suite, réalisée sept ans plus tard, remodèle son image dès la première demi-heure : enquête sur la transformation d'une machine à tuer en protecteur d’enfants.
Agnès Varda revient sur les rencontres artistiques et humaines de « Visages, Villages » : pour réinventer la vie par les images, avec les gens qui les créent, loin des clichés qui les capturent.
K.O. renvoie aussi bien à une donnée scénaristique – le « fight club » clandestin auquel va prendre part le personnage principal – qu'à l’état psychologique du héros, ou encore à la situation chaotique dans laquelle se trouve le héros, avant de renoncer à tout. Explication.
Avec Rodin, Jacques Doillon tente de dégager l’essence du personnage à travers sa relation aux femmes et au travail. Dans cette interview, il revient sur quelques grands aspects de son film : sa représentation de Rodin, le triangle amoureux, sa méthode de travail, le décor et les costumes.
L’instabilité est au centre des Fantômes d’Ismaël et du cinéma d'Arnaud Desplechin. Symptôme parmi d'autres, le personnage d'Ismaël, incarné par Mathieu Amalric, titube entre transe quasi-métaphysique et hystérie bouffonesque. Analyse d'un cinéma de l'instabilité.
Enquête sur les mystères, les règles, la symbolique et les origines de La Bête dans Split à travers une donnée essentielle du cinéma de M. Night Shyamalan : le pacte de croyance conclu avec les spectateurs.
Les films de Park Chan-wook ont beau aborder des thèmes tels que la vengeance, la manipulation et la marginalité, ils n’en sont pas moins pourvus d’un élément perturbateur, toujours le même : un humour souvent noir, parfois bizarre, parfois presque gênant.
Loin de l'image éculée d'un cinéaste culte, Alejandro Amenábar revient sur sa méthode : un intense travail de réflexion, proche du rationalisme, qui questionne toutes les formes de croyances et les acquis : « Je ne ne suis pas quelqu'un de confiant, même par rapport à la science ».
Tel le spectateur qu’il représente comme noyé dans un déluge d’images et hypnotisé par elles, Carax semble actionner une télécommande invisible pour réaliser un zapping cinéphile et inquiétant. Holy Motors serait-il le cimetière de toutes les images du cinéma ?
Rencontre avec Davy Chou autour de la mise en scène et du rêve dans Diamond Island : « Les couleurs, les lumières et les néons qui dégagent cette vibration si particulière, sont comme une caisse de résonance des multiples émotions intérieures des personnages en train de s'ouvrir au monde. »
Analyse d'une figure de style qui a fini par devenir un gimmick : l'usage in extenso d’un morceau de musique dans la diégèse – le plus souvent une chanson populaire –, à des fins scénaristiques et dramaturgiques, avec pour effet escompté de provoquer une émotion chez le spectateur.
Rencontre avec Denis Côté, à propos d'expériences sur les formes, la narration et les genres cinématographiques : « Mon travail est celui d’un ancien critique de cinéma, d’un amoureux du cinéma, qui tente des choses avec le langage cinématographique. »
Dans Ma Loute, le jeu des comédiens s'impose comme un des enjeux majeurs du film. Dumont renvoie dos-à-dos deux idées reçues sur le jeu d'acteur : la maîtrise des professionnels et le pseudo-naturel des non-professionnels. Est-ce la marque d’un affrontement ou celle d’une communion ?
Premières pistes de réflexion autour de « Plus Belle la Vie » : Comment la série représente-t-elle les différentes couches de la société et les différents corps de métiers ? En tant que microcosme où se retrouvent tous les personnages de la série, quel rôle y joue le bar du Mistral ?
De Jurassic Parc à Event Horizon, Sam Neill a été l’une des incarnations à l’écran d’un spectateur confronté à de nouvelles images, le témoin sacrificiel de ces créations hybrides, et le produit de la réflexion d’un cinéma de genre sur le statut et le rôle de son public. Analyse.