Logo du Rayon Vert Revue de cinéma en ligne

Antoine Schiano di Lombo

Élève en sociologie à l'École normale supérieure Paris-Saclay.
Sandrine Kiberlain et Vincent Macaigne au musée dans Chronique d’une liaison passagère
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« Chronique d’une liaison passagère » d'Emmanuel Mouret : "La passion, c’est beaucoup d’air brassé pour du vide"

3 novembre 2024
Au fil de son œuvre, Emmanuel Mouret a semé les bases d’une nouvelle manière de représenter l’amour au cinéma. S’opposant aux cadres narratifs de la passion, c’est au contraire une vision refroidie des sentiments qu’il propose. Chronique d’une liaison passagère, en adoptant un dispositif narratif extrêmement restreint, radicalise cette perspective comme pour mieux démontrer l’intérêt de ne pas céder à ce que sont devenus des automatismes dans la représentation des corps amoureux, en revalorisant la pensée des sentiments contre les actes passionnés.
Sylvie Testud et Stanislas Merhar à l'arrière d'une voiture dans La Captive de Chantal Akerman
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« La Captive » de Chantal Akerman : La privation du regard

14 octobre 2024
Dans La Captive, le corps d’Ariane est l’objet d’une traque continue. Chantal Akerman entreprend ainsi de donner à voir ce qu’est un personnage qui disparaît, vivant écrasé par le poids du contrôle et des dispositifs de pouvoir qui pèsent sur lui.
La forêt dans la première partie de Eureka
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« Eureka » de Lisandro Alonso : L’incompréhension du monde

20 juillet 2024
Par la mise en simultanéité dans un même récit de plusieurs époques et de plusieurs lieux, de différents modes de représentations des autochtones et de la domination qu’ils subissent, Eureka de Lisandro Alonso rend compte de la condition amérindienne saisie au travers des structures oppressives qui en modèlent les contours.
Román rencontre le groupe d'amis près de la rivière dans Los delincuentes
Le Majeur en crise

« Los delincuentes » de Rodrigo Moreno : La liberté suffira

15 avril 2024
Los delincuentes propose une expérience radicale à son spectateur : celle d’éprouver non pas le fait d’être libre comme un état, mais comme un processus de libération. Rodrigo Moreno explore deux univers, plongeant à la fois au plus profond du monde clos incarné par la banque et au plus intense du monde ouvert par la passion vécue par les personnages auprès de Norma et la perte de tous les repères qui les cloisonnaient.
Raphaël Thiéry dans L'Homme d'argile
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« L'Homme d'argile » d'Anaïs Tellenne : La matière de l’art

24 mars 2024
Avec L'Homme d'argile, Anaïs Tellenne s’attèle au mythe de Pygmalion en explorant à son tour la question des rapports de l’art et du monde. Si le film conclut bel et bien à la possibilité d’une métamorphose, c’est en fait à une double métamorphose que le spectateur est confronté : comme dans le mythe, la statue prend effectivement vie, mais cette transformation trouve son pendant dans le consentement de l’homme à devenir la statue qui le représente, car il ne supporte pas de disparaître aux yeux de la femme qu'il aime.